Clinchamp est un rêve perdu à la beauté âpre, un éden austère aux promesses
d'agonie, un long crépuscule aux lendemains sans surprise...
Un jardin de vent semé de solitude, chargé de cailloux, enrichi de
brume.
Et fleuri d'aubes humides, illuminé de clartés ambigües, agrémenté
d'éclatante grisaille.
Le tout, généreusement arrosé de mélancolie.
Avec pour seul allégement, un ciel peuplé d'oiseaux sombres.
Le paysage, apathique, dénudé, monotone, n'est qu'un râle infini.
L'atmosphère est celle d'un cimetière : dans cette campagne moribonde la paix
règne en maître et le silence est aussi lourd que des montagnes.
Là-bas l'absence rempli tout et la mort semble être l'unique souffle
présent au bord des chemins ou au fond des bois.
Un monde sans histoire mais plein de sens pourtant, avec son océan de
langueurs comme une éternité de quiétude, ses airs de modestie sous l'immensité
de son espace et ses horizons bien plus vagues qu'ailleurs...
J'ai succombé au charme glacial de ces lieux, comme tous les amoureux des
terres sans gloire.
Je suis un assoiffé de lumière épris d'ombre, de nuages et de grêle. Un fou
d'azur en quête de pluies, de bruine, de flots aériens : je rêve de ces ondes
fraîches qui palpitent dans les hauteurs pour mieux revigorer la vie d'en bas.
En tombant sur ma tête ces averses abreuvent mon âme d'une joie sans égale et
provoquent en moi une ivresse aussi pure que la neige.
En ce pays lointain j'ai trouvé de quoi déployer mes ailes : ce royaume aux
apparences de vastes banalités est un jour à conquérir, un brouillard à
éclairer, un songe à déterrer.
Un soleil sous l’humus.
Une page vierge à la mesure de ma plume.
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